360 kilomètres  nous séparent de USHUAIA.
Dix neuf heures de bus (de jour et sans couchage) à traverser (toujours) les plateaux arides de la Patagonie côtière. Nous passons la frontière chilienne une première fois ( j'y laisse une pomme car il est interdit d'entrer dans le pays avec certains aliments et c'était drôle de voir les voyageurs les manger entre 2 douaniers). Nous nous retrouvons à PUNTA DELGADA pour prendre le bac et  traverser ( le bus aussi) le DETROIT DE MAGELLAN  qui sépare la Patagonie de la Terre de Feu ( nos cours d'histoire-géo nous reviennent en mémoire ). 
Nous poursuivons la route partagée entre l'Argentine et le Chili et plus nous nous rapprochons de notre destination plus les paysages changent (troupeaux de vaches, chevaux, moutons, prairies et forêts, estancias (fermes), sommets enneigés.
Nous sommes en TIERRA DEL FUEGO, d'ailleurs d'où vient le nom ? Plusieurs légendes : celle de la végétation aux tons roux qui prend parfois à la lumière des couleurs de braise ou bien celle des feux allumés par les indiens Yamanas et aperçues par les explorateurs espagnols.  
Nous arrivons à USHUAIA (je traduis Baie qui pénètre vers le couchant) vers 22 heures sous la pluie ou plus exactement la douche (ça c'est fait !) Après notre première nuit sans réservation donc un ***  ( entorse au budget), nous prenons conscience de notre chance, nous sommes dans la ville tant rêvée voire fantasmée de tous les voyageurs en quête d'aventures, nichée entre le canal Beagle et les sommets éternellement enneigés de la chaine Martial ; c'est ici la rencontre formidable de ces 2 géants que sont la 
Cordillière des Andes et l'océan Pacifique. Elle porte bien son statut de ville du bout du monde (même s'il parait que le titre revient à PUERTO WILLIAMS au chili ; laissons chaque population y croire).  

Quelques mots sur le climat très particulier d'Ushuaia et sa région : plutôt tempéré, froid et humide sans vraiment de saison sèche en résumé très changeant en quelques jours voire quelques heures. Durant les 4 jours de notre séjour, nous avons rencontréi la pluie, les vents violents (rafales à plus de 90 km/h) avec des difficultés à avancer mais aussi du soleil un ciel bleu et lors de la dernière nuit, de la neige ... nous vous rappelons qu'ici c'est l'été (notre mois d'août en somme) Il ne s'agit donc pas d'une légende USHUAIA est MAGIQUE et il est à noter que les gens qui y travaillent bénéficient d'une retraite anticipée pour pénibilité due à la force des UV (Michèle l'apprendra à ses dépens). 
Le choix de notre 1ère escapade se porte sur une balade en bateau (en petit comité) d'environ 4 heures sur le Canal Beagle pour voir la vie sauvage d'un autre oeil. Nous naviguons sur les eaux gris vert du canal découvrant des iles rocheuses sur lesquelles se dorent des colonies d'otaries, de lions de mer. Le temps est magnifique, quel régal! nous accostons pour un petit trek sur l'isla H de la réserve naturelle  et ses cormorans sans oublier le phare des éclaireurs.
Le jour suivant, à 5 kms à pied de notre pension, l'ascension jusqu'au glacier MARTIAL (1350 m) qui nous a prise pas moins de 6 h (A/R) avec un dénivelé d'environ 900m  (vous avez bien lu) ; nous n'avons pas terminer les 300 m restants faute d'équipements (crampons, piolets, cordes... lol) ; cet exploit (surtout pour moi) pour jouir d'un panorama magnifique sur USHUAIA, ses environs et le canal Beagle. Le lendemain le glacier a été fermé pour cause de neige !
Autre choix incontournable le PARQUE NACIONAL (premier parc du littoral argentin), dans lequel nous faisons un trek de 8 kms dans les vieilles forêts de lengas (faux hêtres blancs) qui prennent des formes originales sous l'effet du vent. Nous longeons les baies et les rivières : quelques orchidées sauvages, des oies sauvages (elles aussi ) et un ... renard roux. En résumé Superbe.
Notre séjour de rêve se termine dans l'ambiance festive et colorée du carnaval d'Ushuaia ...Nous partons émerveillés et gardons en mémoire la lumière si particulière qui baigne cet endroit du bout du monde.