Nous voilà à Cuzco, nombril du monde selon les Incas et capitale de l’empire durant leur règne (début du 13° siècle - 1532). Nous passons dix jours dans cette cité en pleine préparation de la fête du soleil. D’emblée la ville nous séduit par la diversité de son architecture (mélange de réalisations Inca, Espagnole et Péruvienne), ses nombreux palais et églises, ses quartiers pittoresque, ses rues pavées et abruptes.
Nous faisons de cette ville, notre base de départ vers les différents sites que nous visitons et notre première destination sera pour la cité perdue, le Machu Picchu.
Après avoir hésité et comparé les solutions pour nous y rendre, nous passons par l’agence Piaf Péru qui nous concocte une solution personnalisée. 
Dès 4 heures du matin, nous empruntons bus puis train puis bus pour arriver sur les lieux vers 9h00. Raoul notre guide péruvien nous attend et nous commençons la visite. Le site est grandiose et il s’y dégage une atmosphère particulière et difficilement descriptible, un peu comme si une force énergisante nous envahissait ! est-ce dû à l’histoire supposée du lieu, à la présence des montagnes environnantes couvertes de forêt tropicale, aux blocs de granit qui ont servis à ériger la cité … peu importe, ce que chacun de nous deux a ressenti, reste en nous pour longtemps voir pour toujours.
Raoul nous apprend que cette cité perchée longtemps oubliée ne fût redécouverte que 400 ans environ après la chute de l’empire.
Si nos émotions vous ont donné envie de découvrir ce lieu (classé dans les 7 plus grandes merveilles culturelles mondiales), alors dépêchez-vous. Le projet très prochain de canaliser le flot touristique dans un couloir de visite pour la préservation légitime du site, ne permettra pas ( à notre avis) d’avoir la même liberté d’approche. 

Le jour suivant, sera un tout autre moment d’émotion, nous fêtons l’anniversaire d’Emilie (en présence de Pierre) à l’occasion de leurs passage à Cuzco.
Notre 3° immersion dans la civilisation Inca se fait à Pisac, pueblo situé dans la ‘valle Sagrado’ ( vallée Sacrée). Une heure de ‘Collectivo’ (micro bus local) et nous découvrons un village charmant en pleine fête communale. Quelques tours sur le marché artisanal puis nous partons à la découverte de la citadelle Inca perchée sur les sommets de la montagne dominant le village. La montée (1h30) pentue nous fait découvrir encore des paysages spectaculaires ( gorges, cultures en terrasse, vestiges Incas, …) pour arriver à la citadelle … un Machu Picchu de taille réduite.
Le lendemain, nous utilisons les services d’un tour pour nous rendre sur les sites de Moray et de Maras car les moyens pour s’y rendre seuls nous paraissent aléatoires. Les Incas auraient utilisés Moray avec ses terrasses étagées en un profond amphithéâtre, comme un laboratoire afin de déterminer les conditions optimales pour chaque culture. Maras et ses ‘salineras’ est certainement l’un des sites les plus surprenant de la région avec ses milliers de puits salants datant de l’époque Inca et toujours en activité.
Le jour qui suit, en compagnie d’un chauffeur péruvien (parlant quecha) et de notre guide Juan José (parlant français), nous roulons vers Patacancha pour une immersion d’une journée dans une famille traditionnelle quechua vivant dans la montagne à plus de 4000m ; nous sommes conscients de cet immense privilège ce d’autant qu’après notre inscription à l’agence Piaf (toujours elle) , nous apprenons qu’Arthur a tourné dans l’émission « voyage en terre inconnue » dans ce même village… Nous arrivons dans la maison de Marcelino notre hôte accompagné de son fils Noé âgé de 8 ans (dispensé d’école !) tous deux en habit traditionnel de tous les jours. Nous sommes tous très émus !! En remerciement de leur accueil, nous avons apporté quelques fruits (oranges et bananes) ainsi que des pains qui leur font défaut à cette altitude. Nous voilà partis pour leur « refuge » tout en haut de la montagne, fait en pisé et couvert d’un toit de paille, sans eau ni électricité. Là se trouve leur troupeau de lamas et d’apalgas, « descendu » de quelques centaines de mètres tout spécialement pour notre visite. Nous faisons la connaissance de Florencia la femme de Marcelino et de Isaac leur deuxième fils de 4 ans. Nous sommes très émus et tous très intimidés … Nous buvons ensemble du « maté » pour nous réchauffer. Il fait soleil mais frais. Puis petit à petit chacun se sent plus à l’aise.Les enfants sont merveilleux avec leurs joues rougies par le soleil qui ici brûle mais ne bronze pas. Ils sont autonomes : Noé veille sur le troupeau et Isaac est chargé de remplir un saut à la source ; il faut le voir courir ou plutôt sauter ; on dirait que ses pieds ne touchent jamais le sol ! Nous sommes conviés à une cérémonie du style baptème de jeunes lamas. Pour cela en compagnie des enfants nous rassemblons une partie du troupeau vers un enclos et Patrick aidé de notre chauffeur, « capture » 2 petits lamas (pas facile). Après avoir ficelé les pattes, Marcelino déploie ses « accessoires » en sa qualité de maître de cérémonie. Nous faisons un signe de croix avec un liquide rouge sur le dos des bêtes et y ajoutons des fleurs de la montagne. Nous remercions la montagne,le soleil, la terre en soufflant 3 feuilles de coca avant de les mâcher (avec modération). Entretemps, Florencia a préparé la chicha une boisson à base d’alcool de mais que nous jetterons sur le troupeau avant d en boire quelques petites lampées .… Même si tout cela est sérieux, nous remarquons bien que les visages se détendent et sourient à nos gestes maladroits.. Après une séance de musique, de chants et de danse, à laquelle nous nous prêtons bien volontiers, nous passons au déjeuner préparé par Marcelino… un bol de soupe avec des herbes puis une assiette de légumes avec des pommes de terre : il faut dire que la famille cultive plusieurs variétés de pommes de terre (400 en tout au Pérou) de forme et gout différents. C’est le seul aliment que la famille mange matin midi et soir hormis quelquefois de la viande de lama séchée. Comment font-ils ? Comme nous dit Marcelino dans sa vie il est allé 2 fois chez le docteur… pour ses dents ! et les enfants sont en parfaite santé semble-t-il. Puis Florencia nous montre ses talents de tissage et m’initie à la réalisation d’un bracelet que j’offrirai à mi nieta (ma petite fille), Camille. Puis vient la séance photos et les enfants sont ravis ; Isaac car il est un peu cabot et Noé car on le charge d’en faire quelques unes, comme un grand. Mais il est l’heure de la séparation et inutile de vous dire que les adieux sont on ne peut plus émouvants… Nous n’oublierons jamais ces visages.
En redescendant de cette belle montagne le coeur chaviré, notre guide nous conduit visiter un petit village authentique et nous faisons un arrêt à Ollataytambo découvrir ses vestiges incas avant de rentrer à Cuzco…
Le dernier jour, nous assistons aux fêtes de l’ Inti Raymi. Le 24 juin, au moment du solstice d’hiver de l’hémisphère sud, le jour où le soleil est le plus éloigné de la terre, les Incas, grands astronomes et adorateurs du soleil, rendaient hommage à ce Dieu de peur qu’il ne disparaisse dans les tréfonds de l’univers.
La cérémonie réunit toutes les corporations de la ville qui défilent dans la cité en passant par le Temple du Soleil, la Plaza des Armas pour se rendre à la forteresse Saqsaywaman ( à 2 kms au-dessus de la ville). Là, nous assistons durant 2 heures à un spectacle haut en couleurs qui se termine par le sacrifice (simulé) d’un lama. Quelques unes des nombreuses photos que nous avons faites, donnent un aperçu de ce moment important pour de très nombreux péruviens.