Chapitre 1 -  rive Bolivienne

Après 2 heures et demie de bus sur une route merveilleuse longeant la Cordillère royale et la traversée sur une barque en bois au détroit de Tiquina, nous sommes au bord du mythique lac Titicaca (Puma de pierre).
C’est le plus haut lac navigable du monde (3812m) d’une longueur de 190 km et d’une largeur de 80 km) partagé entre la Bolivie et le Pérou (40 / 60 %). 
Nous posons nos sacs à Copacabana ( Copa dit-on ici) non pas pour nous baigner (c’est dans quelques jours l’hiver, l’ eau est à 7°) mais pour découvrir cette immensité d’eau peuplée de plus de 40 iles.
La petite ville portuaire de Copabacana est très touristique car c’est le point de départ pour embarquer. Cela ne l’empêche pas d’être très agréable et tranquille. 

Dès notre arrivée nous faisons le tour du village et bien malgré nous, nous assistons assis sur un banc devant la belle Cathédrale blanche, à une cérémonie des plus originales : la « Bendicion de Movilidades » (bénédiction des véhicules). Un hummer flambant neuf décoré de fleurs, entouré de son propriétaire, de la famille, d’un photographe est béni par le Prêtre. Du champagne (bolivien) est répandu sur les roues, des pétales de fleurs sont jetés sur la carrosserie… c’est valable pour les bus, les camions, les motos. Drôle de tradition…
Le lendemain nous naviguons (lentement 10 kms… 2 h 30) vers la partie Nord de l’isla del sol ( plus grande ile), accostons à Cha’llapampa sur sa belle plage de sable occupée par des vaches et des cochons.
Nous visitons son musée ethnique constitué de collections poussiéreuses que nous oublions de suite, grimpons en direction des ruines de chicana et atteignons la Roca Sagrada (pierre sacrée) qui avait la fonction de table de sacrifice et le temple, les seuls ouvrages en pierre construits par des incas boliviens. Le panorama des ruines sacrées et les reflets du soleil sur l’eau accentuent la splendeur du lac et des montagnes. On a du mal à imaginer que ce n’est pas la mer autour de nous.  

Nous repartons pour le sud où nous sommes accueillis ou plutôt attendus par la communauté Yumani et après s’être acquittés d’une taxe (il faut entretenir les chemins et faire vivre les locaux), nous prenons l’impressionnant escalier inca (pente ardue) qui mène sur les hauteurs et à une fontaine (de jouvence dit-on) avec 3 sources naturelles. Ici pas de voitures ni route pavée, ni eau courante. Les marchandises amenées par bateau sont transportées à dos de mules, de lamas mais aussi des habitants indiens (femmes, hommes et enfants) à pied !! 
Il est temps de rentrer au port.
La dernière journée sera pour l’ascension du site de la « horca del inca » (potence inca) sorte de porte perchée au sommet d’un cerro entouré de roches percées qui laissent filtrer les rayons du soleil lors du solstice du 21 juin… ce n’est pas aujourd’hui…

Nous ne quittons pas Copa sans avoir dégusté sa spécialité culinaire la Trucha (truite) du lac Titicaca… un vrai régal…  


Chapitre 2 - rive Péruvienne

Notre bus quitte Copa en direction de Puno et le passage de la frontière bolivienne à la frontière péruvienne se fait … à pied.
Nous sommes dans le 4ème pays de notre voyage le Pérou en direction de la ville de Puno pour visiter (comme à copa) les iles Uros et Taquile du lac Titicaca sur la rive péruvienne.
Puno petite ville très touristique nous séduit de suite avec ses ruelles encombrées de voitures, de moto-taxis et de tricycles.
Nous nous rendons par bateau (rapide cette fois !) d’abord aux iles Uros ou plus exactement sur les iles flottantes, expérience extraordinaire ...
Sur le lac existe un archipel d’iles flottantes (artificielles) appelées Uros (du nom du peuple indien qui y vivait au 13ème siècle et complètement disparu). Elles sont faites de roseaux légers appelés totoras « cueillis » dans le lac. Aujourd’hui elles sont habitées par les Aymaras qui vivent modestement de la pêche, de la chasse et bien sûr des objets artisanaux.
A notre arrivée, toutes les familles de cette communauté nous attendent en costume traditionnel. Nous posons nos pieds sur le sol, il est étrangement souple et élastique. Marcher sur ce lit d’eau semble plus facile pour les habitants. Est-ce parce qu’ils sont pieds nus ?? Il y a environ une dizaine de huttes en « paille » dans lesquelles vivent en moyenne 4 personnes (parents et 2 enfants). Nous sommes invités à prendre place dans celle de Célia … c’est exigu.
Nous faisons une balade sur un grand radeau à 2 coques en totora, manoeuvré à l’aide d’une grande perche. 
Tout cela a beaucoup d’allure même si quelques unes de ces iles ont été spécialement aménagées pour les touristes… mais bien que les efforts mis en oeuvre pour nous recevoir nous mettent parfois mal à l’aise, nous pensons qu’il est intéressant de voir où et comment vivent ces communautés et nous espérons que notre visite leur apporte un peu plus de bien être…
Notre dernière visite sera pour l’ile abrupte de Taquile, et de suite pour atteindre le village en hauteur, nous suivons un sentier d’une montée très rude sous un soleil cuisant ; nous sommes à 3626m… nous croisons des hommes, des femmes et des enfants parlant quechua et portant le costume traditionnel. Ici c’est l’ile de la communauté auto-gérée qui contrôle le tourisme. La principale des activités traditionnelles est l’art textile : les hommes tricotent et les femmes tissent. Nous découvrons les terrasses agricoles qui remontent aux anciennes civilisations incas et les arcades de pierre. Ici ni électricité, ni voiture, ni hôtel. Le transport de marchandises se fait à dos d’homme et de femme.
Nous déjeunons chez l’habitant d’une soupe de légumes et d’une truite du lac, avec devant nous comme panorama, les sommets enneigés de Bolivie !!! Nous assistons avant de partir, à des danses locales et une démonstration masculine et féminine du travail du textile.
Notre étape au bord du lac Titicaca se termine et nous partons encore pleins d’images et de souvenirs vers de nouvelles découvertes.