Dimanche matin nous partons de San Pedro de Atacama et quittons définitivement le Chili pour rouler vers la Bolivie (chouette un nouveau pays !) pour explorer le Salar d’Uyuni, le plus grand désert de sel au Monde perdu à 3656m d’altitude.
Pour cela à la frontière Bolivienne (4400m) où il fait un froid de canard et où la Police ne rigole pas, un 4X4 nous attend pour durant 3 jours et 2 nuits traverser cet immense désert en compagnie, nous le découvrons, de 2 jeunes couples l’un Italien (Eliana et Guiseppe) le second brésilien (Isabel et Pedro) et notre guide et chauffeur local, Ronald.

Pour cette expédition (le mot n’est pas trop fort) nous emportons obligatoirement, des lunettes de soleil (400%) un chapeau, nos duvets, bonnets, gants, doudounes, collant de ski, la crème solaire écran total, le tube labial, 6 litres d’eau chacun, de l’aspirine et la coca (pour nous sous forme de bonbons) pour le mal des montagnes et … un maillot de bain ?
Voilà nos sacs à dos installés sur la galerie du 4X4, nous sommes en route vers l’inconnu.
Nous faisons une halte au bord de la laguna verde (lagune verte) et la laguna blanca (blanche) qui portent bien leur nom, au pied du volcan « Licancabur » ; nous continuons par le désert de Dali (oui l’artiste) pour admirer un paysage surréaliste composé de roches volcaniques : étrange !! Un petit bain pour Patrick dans la piscine d’eaux thermales à 35° en plein air à 4100m : ils sont fous ces touristes !! et nous nous approchons mais pas trop près des ojos (yeux) de Sol de Manana (du soleil de demain)  profondes résurgences d’où s’échappent en bulle le soufre des volcans à une température d’environ 200°! 
A noter et c’est important qu’un peu plus loin nous passons les 5000 m (baptème d’altitude pour l’équipe).
Nous terminons cette première journée par une laguna, oui encore une mais pas des moindres, la Laguna Colarada et ses centaines de flamants ; nous tombons en contemplation devant l’intensité des couleurs autour de nous : l’eau, les montagnes, les flamants, les lamas, le ciel. On dirait une affiche vantant un certain voyage…
Il est temps de « rentrer » pour diner et dormir au »refuge »situé au milieu de nulle part à 4200m. On nous attribue une chambre des plus sommaires sans chauffage composée de 6 couchages. Il fait un froid de canard (-12° dehors et 10° dedans). Nous ajoutons donc aux couvertures (ou plutôt aux tapis tellement elles sont raides et épaisses), nos duvets si soyeux. Inutile de vous dire que nous dormons tous habillés. Pourquoi à ce moment nous pensons au film culte « les bronzés font du ski » nous l’ignorons.  Extinction des feux vers 10h (restriction panneaux solaires oblige). Dans la nuit je me lève et  en longeant le couloir je découvre au travers des vitres, le paysage comme en plein jour, tout illuminé par la Lune (elle est très vite devenue notre compagne de voyage) si belle, si grande, si claire. C’est magique… et je me dis, encore une fois, que ça se mérite.
Au petit matin (7h) nous constatons que personne n’a vraiment dormi. Nous passons directement au petit déjeuner sans passer par la case « douche » puisque le refuge en est dépourvu.
La 2ème journée de cette excursion est réservée au désert de Siloli avec sa collection étrange de roches volcaniques de forme surréaliste comme l’arbre de pierre. Nous pourrons apercevoir les fumées du volcan  Uturuncu (6008m) et puis de lagunes en lagunes nous arrivons à notre Hôtel mais pas n’importe quel hôtel : un « Hôtel de Sel », construit en briques de sel, meublé sel (bancs, tables, chevets, sommiers et wc). Le sol est entièrement recouvert de sel. Une chambre double nous est attribuée et nous nous précipitons vers le coin douche commun (2 sur 3 en fonction pour une vingtaine de personnes) avec eau chaude pendant 2 heures seulement. Après un diner bien chaud (sans sel) nous ne demandons qu’à dormir. La nuit sera « sèche »…

Le 3ème jour nous traversons le Salar de long en large : quel plaisir de « patiner » de « sauter » de « danser » sur cet immense tapis de sel qui craque de la même façon que si l’on marchait sur la neige. C’est un paysage hallucinant : du blanc à perte de vue et l’on aperçoit au loin en guise d’horizon, les montagnes…ce n’est que dans un deuxième temps que nous prenons conscience que cet endroit représente l’avenir de la Bolivie grâce au Lithium* ( moitié des réserves mondiales) et dont l’exploitation ne fait que débuter.

Au centre de ce désert de sel, une ile ! " l’isla pescado " remplie de cactus et de formations étranges de roches calcaires faite de restes de coraux et de coquillages.
Nous visitons le musée de sel et un petit village de misère du nom de Colchani où vivotent quelques familles de l’extraction du sel, de la culture du quinoa de l’élevage de lamas et… du passage éclair des touristes.
Ces trois jours se terminent par la visite d’un cimetière de trains, vision apocalyptique façon « Mad Max » de carcasses rouillées de loco à vapeur sur fond désertique, avant de reprendre nos sacs à dos et de passer la nuit à Uyuni.


 * le Lithium est un métal rare si précieux pour nos téléphones portables et autres Ipad ainsi qu’à la confection des batteries de nos prochaines voitures électriques.